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S.
19 juin 2007

Parcequ'y croire ne suffit pas : "Dis, T'y crois toi... ?"

"Avant d't'en aller, tu m'diras au revoir. T'oublieras pas. S'il te plait"

C'est ce que j'aurais du lui dire. Il y a des années maintenant. Un peu comme une promesse. Mais avant, on ne pensait pas à ces choses là. On s'disait qu'on était des djeun's et qu'on serait toujours les meme. On s'disait qu'on serait pour toujours ensemble. On s'disait qu'on serait voisins et que nos enfants grandiraient ensembles. On s'disait qu'on était beau. Belle foutaise ! On s'disait qu'à dix huit ans, on passerait notre bac ensemble. On s'disait qu'à 27 ans il se marrirait, moi j'attendrais plus tard, et que profiterais. Il disait que j'étais comique, lui répondais que c'était lui le plus fort. Il me disait de ne pas pleurer, je lui disais que je ne pleurais pas et que c'était une poussière qui me grattait l'oeil. Il riait. Parfois, il aimait... moi, je détestais : j'étais jalouse, il m'expliquait, et je ne l'étais plus, c'était simple. On calculait la probabilité (mais à l'epoque on ne savait pas que ça s'appelait comme ça) que je sorte avec MM (89%) ou DD (55%) ou encore avec AL (4%) - Finalement, c'est bien avec MM que je suis sortie, il avait toujours raison -. C'était bien. On copiait l'un sur l'autre aussi. Il venait parfois chercher sa copine - qui etait aussi mon amie, j'l'aimais bien, elle -, il passait me prendre en meme temps. Un jour il a dit que je l'embetais. J'ai pas eu peur. De toute maniére, il n'allait pas me quitter, il m'aimait trop pour ca. J'ai arreté de l'embeter, c'était simple. Il était innocent, j'étais naive : on s'aimait. On se disait tout. On grimpait aux arbres parfois. On jetait des pierres sur le mur de l'ecole... Rebelles que nous etions !

Un jour, il s'en est allé. Sans prevenir, il est parti. Seul. J'etais seule. Là, j'ai eu peur. J'etais un peu comme des baskets sans lacet, sans scratch ... (Pas trés fine comparaison, m'enfin...) C'était une sensation etrange. J'aimais pas. Mais c'était comme ça. Ignorance, indifference, mepris peut-etre, espionnage aussi, c'était ça notre quotidien. Plus mon quotidien que le sien d'ailleurs. Des mois passent. Il m'oublie. Je m'accroche à des souvenirs, des sourrires, des blagues, le Shmilblik (notre stylo fetiche...), des betises aussi. Beaucoup de petites betises. Des betises d'enfants. Des betises de nous.

Un autre jour il revient. Il ne me demande pas comment je vais. Il me questionne sur un probléme. Sur un probléme qui me depasse. Un probléme qui ne le concerne pas. En fait, il savait tout de meme tout de moi. Je ne lui ai pas repondu. J'etais triste. Je pensais qu'il reviendrait. Il s'en est aller. Pour de bon, cette fois. Je ne le retiendrai pas. Je l'aimais, le mieux, pour lui montrer, c'etait de le laisser s'en aller, quitte à voir fondre mon coeur.

Plus tard, il a eu besoin de moi (moi, j'ai toujours eu besoin de lui). Il l'a dit, je l'ai su. Mais je n'etais pas là. Je m'en suis voulu. Je m'en veux. Il est temps de tourner la page, je dirai meme qu'il est temps de dechirer cette page. On s'etait pourtant dit qu'on s'aimerait pour toujours. Je l'aime. Il m'a oublié. Moi je n'y arrive pas. J'voudrai lui courir près et lui demander de me dire au revoir, comme ça, j'serai fixée. J'voudrai lui courir près pour lui dire au revoir, comme ça, on sera fixé.

C'était une jolie histoire. C'était mon ami, probablement le meilleur. C'etait...

a 

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